Le Kumbh Mela dure 3 mois. En 2010 c’était du 14 janvier au 28 mars. Pendant trois mois apparaît une ville de tentes, d’immenses temples, hôpitaux, stands de nourriture et échoppes. Croyants, saints, Yogis, malades, mendiants et curieux du monde entier se rassemblent au bord du Gange. D’après l’estimation des autorités 50 millions de pèlerins se sont rendus à Haridwar lors du Kumbha Mela de 2010 (10 millions en 1988). A l’apogée de la fête (14 avril), le bain royal – Shahi Snan – 16.6 millions de personnes se sont baigné dans le Gange sacré. D’après la conception hindoue, la période du Kumbha Mela est particulièrement bénéfique pour prendre un bain rituel. La constellation astrologique pendant ces trois mois fait que l’eau du Gange devient nectar d’immortalité Amrit. Des millions de croyants venus de toute l’Inde et de l’étranger font le pèlerinage pour se purifier et boire du nectar sanctifié par la constellation favorable.
La Kumbh Mela est basée sur le mythe hindou du barattage de la mer de lait.
« Dans les temps très anciens, les dieux – devas – avaient perdu leur immortalité par suite d’une malédiction. Pour récupérer l’immortalité, ils devaient se réunir avec les démons ennemis – asuras – et baratter en commun l’océan de lait, puisque dans les profondeurs de la mer de lait se cache l’amrit. Les dieux et les démons se promettaient de partager fraternellement le nectar. Mais alors que les démons buvaient la boisson précieuse contenue dans une cruche (kumbh), voulant obtenir l’immortalité pour eux seuls, Jayanata, le fils de la déité de ciel en forme de corneille s’enfuyait avec la cruche. Démons et Dieux entraient alors en lutte acharnée. Poursuivi par les démons, la corneille volait en direction du paradis. Pendant le vol tombaient au sol quatre gouttes du nectar, créant quatre lieux saints : Haridwar, Allahabad, Ujjain et Nashik. A la fin les dieux gagnaient et la corneille atteignait le paradis douze jours plus tard. Chacun de ces jours correspond à un an. Ainsi est fêté le Kumbh Mela (la «fête de la cruche») tous les trois ans dans un des quatre lieux saints, chacun devenant tous les douze ans hôte de la fête. »